Le Premier ministre, S. Lecornu, lors de sa première nomination, avait déclaré vouloir changer de méthode et laisser la place au dialogue, à la concertation. Son discours de politique générale a, certes, été plus court que ceux de ses prédécesseurs, mais le contenu est toujours aussi violent. Les recettes restent les mêmes pour le projet de budget 2026 : réduire les dépenses de l’État, faire peser les efforts sur les salarié·es, et plus particulièrement sur les retraité·es, et poursuivre les cadeaux au patronat et aux plus riches. Pas de retrait de la réforme des retraites de 2023, mais une suspension jusqu’en janvier 2028, avec un coût estimé de 400 millions d’euros pour 2026 et de 1,8 milliard d’euros pour 2027, qu’il faut donc compenser par des économies pour que la dette ne dépasse pas 4,7% du PIB.
Les 21 et 22 octobre, la section syndicale CGT des agents techniques des collèges mobilisés sont allés à la rencontre de leurs collègues pour faire connaître les revendications. Depuis trop longtemps, les ATC subissent des conditions de travail dégradées :
Alors que les besoins explosent dans les collèges, la collectivité continue de faire des économies sur le dos des agents ! Le recrutement est au point mort, les postes vacants s’accumulent et les collègues titulaires comme contractuels n’en peuvent plus.
ILLÉGITIME, la Macronie persiste dans sa tentative d'imposer au monde du travail une purge budgétaire draconienne. Les projets de lois de finances et de financement de la Sécurité sociale sont une copie du plan Bayrou constitutifs d'un musée d'horreurs budgétaires. D'un côté, les classes sociales les plus fortunées et le patronat seraient épargnés. De l'autre, les systèmes de
sécurité et de protection sociales, les services publics, les trois versants de la Fonction publique — État, territorial, hospitalier — seraient amputés de plusieurs dizaines de milliards d'euros de crédits.
Malgré le déni de démocratie, nous avons continué à porter l’abrogation dans chaque mobilisation
On entendait dans les médias des milliardaires, que cette contre-réforme était « vitale et urgente »... Pourtant, ils commencent à reculer en décalant l’application de la réforme.
Cela démontre leur faiblesse et notre force, la force du nombre !
Soutenus seulement par le patronat, ils sont passés en force par 49-3, pour nous voler les 2 meilleures années à la retraite contre l'ensemble des organisations syndicales, contre l'avis de la quasi-totalité de la population, mobilisée en masse. Tous ceux qui ont défendu ce recul social ont subi des défaites électorales. C'est seulement le 5 juin dernier, journée de mobilisation CGT, que l'Assemblée nationale a pu se prononcer pour la première fois, en votant majoritairement une résolution pour l'abrogation. Ces dernières semaines, ce sont nos mobilisations, les 10 et 18 septembre et le 2 octobre, avec 2 millions de grévistes en cumul, qui ont continué de porter la revendication d'abrogation des 64 ans.
La suspension de Lecornu-Macron consiste à décaler l'application, pour mieux reprendre la réforme ensuite
La CGT, comme les salariés, veut bloquer la réforme, c'est-à-dire geler l'âge départ légal et le nombre de trimestres pour gagner ensuite l'abrogation. Les parlementaires doivent pouvoir enfin représenter l’avis de la population, et réellement suspendre la réforme en la bloquant immédiatement pour l’ensemble des générations, puis l’abroger !
Notre mobilisation a forcé le gouvernement à reculer sur le vol des deux jours fériés, mais pour le reste le budget Lecornu, c'est la copie du budget Bayrou…en pire !
Il reste l'année blanche qui est une année noire (désindexation des pensions, des prestations sociales, des salaires des agent·es de la fonction publique et du budget des services publics), la taxation des malades avec le doublement des franchises médicales, la suppression de 3000 postes de fonctionnaires et la menace sur les droits des privés d’emplois...
Pour financer nos services publics et réduire le déficit il faut au contraire de nouvelles recettes !
Comme les précédents, ce gouvernement épargne toujours les mêmes : les ultra-riches et les grandes entreprises, sous la pression du Medef et du grand patronat qu'il défend. Sans nouvelles recettes, le budget présenté sera toujours une facture à payer par les travailleurs, les précaires, les privés d'emploi, les retraités.
Et certains se réjouissent et pensent que c'est une victoire !
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement est confronté à une contestation sociale d'ampleur. Dans les entreprises, les services publics, les lycées et les universités, les salarié·es, les jeunes et les retraité·es se sont massivement mobilisés contre la réforme des retraites et les politiques d’austérité qui frappent le monde du travail. C’est cette mobilisation, déterminée et majoritaire dans le pays, qui a contraint Emmanuel Macron et son gouvernement à annoncer une suspension de la réforme des retraites. Mais l'heure est à la clarté : la suspension annoncée est en réalité un décalage de son application de quelques mois seulement. Ce simple décalage reviendrait à confirmer les 64 ans au mépris de la mobilisation de millions de travailleurs et de travailleuses depuis 2 ans et demi. Pour la CGT, la seule suspension qui vaille est un blocage immédiat de l'application de la réforme des retraites à 62 ans, 9 mois et 170 trimestres.
La dette publique est trop élevée, la France est-elle au bord de la faillite ? Pour atteindre le déficit public visé en 2026, l’ex Premier ministre avait annoncé que les économies devraient être de 43,8 milliards d’euros. Gel des prestations sociales et des salaires des agents de la fonction publique, désindexation des pensions de retraites, suppression de deux jours fériés, réforme de l’AME et doublement des franchises médicales : pour imposer son plan d’austérité, l’ex Premier ministre cherchait depuis à dramatiser la situation des finances publiques françaises.Ce discours masque des choix politiques qui servent à justifier l’austérité. Dans le document ci-contre, la CGT démonte dix contre-vérités sur la dette, chiffres à l’appui.
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