Oui au pluralisme et à l'indépendance des médias audiovisuels publics, non à leur fusion !

Nous, publics et personnels de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA, citoyennes et citoyens, demandons au gouvernement de retirer son projet de holding puis de fusion des quatre entreprises de l’audiovisuel public. Nous qui écoutons, regardons, lisons leurs productions, à la radio, la télévision ou sur les sites et applications, qui mesurons la valeur du service public et l’estimons, nous croyons fermement que soumettre ces quatre entreprises publiques à une direction unique ne les rendrait pas plus puissantes, mais au contraire beaucoup plus vulnérables aux tentatives de pressions politiques et économiques, aux ingérences éditoriales.

Il ne s’agit pas d’un simple fantasme. Hongrie, Slovaquie, Italie aujourd'hui, Pologne ces dernières années : en Europe, les exemples de reprise en main des médias publics par des gouvernements ne manquent pas. 

Scientifiques, chercheurs, politiques, acteurs du milieu économique et social… C’est sur ces médias, multiples et complémentaires, que les voix de la société civile peuvent se faire entendre, dans le cadre de discussions contradictoires. Toutes ces expressions participent à la vitalité du débat démocratique.

 

Musique, cinéma, littérature, poésie, théâtre, création sonore… C’est sur ces médias, aux formats et visages différents, que la richesse du monde artistique et culturel trouve son indispensable caisse de résonance.

Les documentaires et reportages de terrain permettent, chaque semaine, de porter la parole de milliers de citoyens sur les écrans, les ondes, les plateformes numériques et en podcast.

 

Quant au sport, si le service public actuel permet de garantir l’accès à de grandes compétitions, il propose aussi aux publics une multitude de disciplines, pratiques et compétitions locales. Préservons ce droit à une information sportive inclusive et gratuite.

 

Nous refusons d’abandonner la diversité de ce patrimoine vivant.

 

A-t-on envie d’entendre, de voir et de lire la même chose à travers les grilles de France 24 et RFI, France Culture, France Inter, franceinfo et France 2, France 3 et France Bleu ? Que deviendrait le savoir-faire de l’INA, plébiscité en France et dans le monde, essentiel pour la conservation et la valorisation des archives audiovisuelles ?

 

Avec cette fusion nous risquons de perdre une pluralité de points de vue, une richesse éditoriale si précieuse à la vie démocratique du pays. Il y a un risque évident d'appauvrissement et de lissage des contenus.

 

Nous constatons déjà par petites touches, sous l’effet des rapprochements en cours, un début d’uniformisation. Ne continuez pas sur cette voie.

 

Chaque antenne, chaque réseau, chaque média a son audience, sa spécificité. C’est pour cela que nous choisissons de les écouter, de les regarder et de les lire quotidiennement.

Cette réforme met le service public en danger. Préservons-le, ensemble !


Syndicat CGT du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône

N° matricule communal RC : 997/D — N° matricule départemental : 5998




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